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Photo du rédacteurgarlon talig dreneuc

Mon diagnostic tardif ... et les métastases



Depuis mes 20 ans, je suis suivie tous les 5 ans pour vérifier le côlon car mon père et tous ses frères et sœurs sont morts jeunes de cancer : côlon, pancréas, poumons entre 45 et 65 ans . Face à cette hécatombe de tragédies familiales, ma sœur aînée a fait faire des recherches génétiques, mais rien de probant n’a été constaté.


Après 12 ans de Guyane, j’ai obtenu ma mutation en France à Bellegarde sur Valserine, près d’Annecy, avant de quitter l’Amazonie, ma coloscopie de contrôle, mes examens sanguins , gynécologiques en Avril 2018 confirmaient un bon état général excepté une induration anale ( que je ne sentais pas d’ailleurs) et des hémorroïdes. Mais DAMNED ! : Pas de biopsie cette fois ci … Pourtant, c’était la seule fois où elle se serait vraiment avérée utile !

Nous emménageons, sereins, en France, une page s’ouvre : promesses d’inédits, de découvertes, d’adrénaline et de renouveau. A ce stade, mon capital santé est encore haut et je savoure, confiante, ce nouveau challenge.

Octobre 2019 : des saignements anaux et une boule dure apparaissent et s’installent durablement. Malgré le courrier de mon médecin traitant, je constate que la pénurie de spécialiste touche aussi le territoire métropolitain : 5 mois d’attente, pour avoir un rdv avec un gastro-entérologue. Nous sommes en Avril 2020, dans une France sidérée, paralysée par le COVID 19. En plein confinement n°1, cette consultation se fait en visioconférence : ce qui ne facilite pas l’examen clinique ….! Rien d’alarmant d’après le docteur, on temporise jusqu’au déconfinement.

Le 27 Mai 2020 : la boule dure a grossi, me lance parfois de vrais coups de poignards et les saignements n’ont pas cessé. Le gastro a du mal à réaliser le prélèvement, s’y reprend à 5 fois - je serre les fesses, c’est le ca de le dire ! enfin, non justement je dois me détendre ! - et envoie le tout au labo.



Ainsi, 8 mois après les premiers symptômes, les résultats de la biopsie tombent le 11 Juin 2020 et le mot cancer tant redouté s’associe à celui de tumeur. Et non, ce n’est pas une tumeur bénigne… S’ensuit une batterie d’examens : IRM. PETSCAN, re IRM et le mercredi 18 Juin, « sans appel ! », mon nouveau gastroentérologue oncologue m’annonce que le carcinome épidermoïde, qui s’est développé à cause d’un papillomavirus dormant passé inaperçu, mesure 1, 4 cms.



1er descente d’un cran, puis je chute à 3 étages plus bas sans ménagement quand j’entends : les « ganglions inguinaux et le foie sont touchés ».

On passe dans une 3eme dimension : celle des métastases et de leur dangereux pouvoir de prolifération .. C’est plus la même chose qu’un banal sphincter atrophié !



Devant un bilan si lourd et si inattendu, un flot de question jaillit par salves : au « depuis quand j’ai ça ? » on me répond « a priori le cancer s’est installé dès 2018 puisqu’une induration avait été repéré mais considérée comme bénigne ». En 2 ans , il avait donc eu le temps de fleurir et malheureusement de passer dans le sang, et de prendre ses quartiers dans le 1er organe filtrant.

On passe donc à une échelle supérieure, la petite tumeur qui peut se faire dégommer en radiothérapie simple, va nécessiter un traitement de choc mais jusque-là, mon pronostic vital est bon et la guérison est envisagée à 80% : je repars avec un tas de papiers, un « trou de balle » conscientisé, et un foie démasqué !

Et pourtant, ce cancer de stade 4 métastatique n'avait pas dévoilé toute son étendue !

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